Plus rien ne s’accorde, les chambres ne correspondent plus, les pièces sont des couloirs, des couloirs sur couloirs, au silence il culbute, tant de voix dans sa tête, une seule souveraine y ramène l’ordre, tranche, il est temps, toutes les autres têtes au dehors, le langage n’a plus de tête, une bouche affolée parle en ventriloque, balbutie, redouble d’efforts afin de détendre ses lèvres, prononcer le nom coupable qui se refuse, la tête parle toute seule, à voix haute, quel murmure, personne n’entend, trop rapide, légère aussi, des réponses ou l’écho, le méandre d’une voix lourde, sombre, décalée, ravie par la lueur d’ombres colorées. Des creux et ralentis, des franchissements du sas, un lieu où se poser, les mots s’approchent comme d’un miroir, la voix est forte et peut se taire, si près, de peur de réveiller les morts.
