Jusqu’alors je me France, je me Français, je suis François Hollande, j’emporte les tunnels au fond de ma Citroën DS5, j’emprunte le tunnel du lac supérieur, je fends ses murs vierges, ses ondes de chaleur du temps, les élections m’ignorent, j’efface les sondages, je dépeopolise à tout va, des points lumineux glissent sous le ciel bleu nidifié qui m’attend, m’attendait, une grande âme blanche floconne encore le ciel, je suis la France, moi seul le peut, j’étais seul et unique à porter le possible, je ne peux pas être un autre, ni hier ni maintenant, il m’arrive de glisser, je n’ai pas de corps, j’ai la mission de vivre sans inconscient, j’ai juré et m’en suis privé (ne me demandez pas pourquoi) moi seul condamné au dernier mot, au plus proche de l’avenir, ses soupirs, ses extases, sa prison.
Rapidement Moi Lui Hollande président ai pris de la hauteur, j’ai endossé les costards à chef d’état, j’imagine qui être, mon obsession de la vitesse, d’emballer, le rêve vient lentement juste quand je me réveille, je cours la journée dans ses cachettes vides. Être là-devant quand tout le monde perdu.
Homme de poigne légère et de ruse aiguisée, ça fait une drôle de gueule, un amoureux léger et important des femmes, mais quelque fois le soir se dit-il quelqu’un de louche j’ai peur. Escroc par gentillesse de feindre de mieux savoir, d’être avant les autres à leur servir la solution toute faite, l’arrangement attendu de la bande. Serviteur qui n’aurait qu’un seul langage, incarnant la justice et dès lors assumant, bouclier de n’importe quoi et du chaos, le temps du pouvoir devient long. Adieux gênés et soulagés au socialisme, au socialisme achevé, on aura décidément jamais su ce que c’était, et puisque tout part se fait tard on se fera philosophe aux petites heures repentantes, rampantes de la barbarie.