L’histoire a des autoroutes si longs et apparemment si droits qu’on n’en voit pas les courbes. Quelque soit la vitesse l’arrivée ne vient pas. À marcher on trouverait des ravines, et sous l’orage qui aveuglait des crues. Au bout dit-on, à l’ombre des paradis fiscaux on sirotait pendant que les palmiers commençaient à griller, on fêtait l’agonie du capitalisme, son apogée, sa théorie du ruissellement, tant qu’à durer, des troupes brouillant les limites du légal afin de vendre la dette en tant que valeur morale, simple, normale. Dans les tunnels des promesses étaient faites avec musique produits et rires dans les radios, puis annoncé de plus loin par la KCNA, l’agence centrale de presse nord- coréenne « Le moment de l’explosion approche rapidement. Personne ne peut dire si une guerre va éclater ou non en Corée, ni si elle va éclater aujourd’hui ou demain (…) L’opération impitoyable des forces nord-coréennes a été définitivement examinée et ratifiée”.
Des branches cassent comme d’hab’ mais plus grosses, plus fatales. Cahuzac prendrait son mal en patience à n’être pas seul, la confusion ajoutant à la confusion, le temps que les innocents, qu’on dépouille de leur anonymat, rassemblent une opinion muette. Est-ce un soufflet ? – Offshore Leaks: voici l’enquête internationale. On attend les révélations ce week-end.
Car alors Cahuzac viderait son sac, se mettrait à table, cerise sur le gâteau ivre d’orgueil jaillie, sa lâcheté lavée en trois fois rien, vase communiquant, un truc-troc hargneux de ripoux contre justicier, sans repentir, égrainé d’une colère froide, écrit en taule, dont il sortirait, en même temps que le bouquin genre « ombres et lumière » « mensonge et vérité » grandi de la fortune liberté au fond du tunnel — car le monde sera le même, augmenté du confessionnal de verre dont nous observons si religieusement la foire, dehors tout s’y confond, il n’y a déjà plus rien à voir.