purgatoire

Claudine Doury - Loulan Beauty 2l’enfance revenait héroïque, l’île déserte que nous découvrions est un champ de ruines

zones blanches

Charles W. Blackburne, [Photo Studio de Cooper et Curiosity Shop de Belgrave, Bridgetown, Barbade

sur les cartes les zones blanches gagnaient. nous devions passer chaque matin au levé dans la chambre noire, plonger dans un bain et remonter parmi des éclats de lumière éparses qui dans nos yeux à l’air libre dansaient un moment puis s’éteignaient, laissant légèrement abruti, étrangement encombré froissé d’une transparence mal ajustée. c’était la façon que nous avions de passer à travers la poussière de vents gris qui traversait les rues, de sortir de chez nous, passer les checkpoints et voir si le soleil. le temps devenait ce qui restait, pour autant n’en étant pas plus court. à bien chercher, l’ennui était à découvert, hôte nu sur le banc. tu apprenais à agrandir l’angle par lequel l’espace te parvenait, à tes pieds jusqu’au lointain le plus flou. les limites des choses qui arrivaient se multipliaient, alors tu t’allongeais, tranquillisé.

quel jour on est ?

QuelJourOnEst

Saul Leiter, 1923-2013

Saul Leiter  Graffiti Heads 1950

J’ai un grand respect pour le désordre, le jugement le plus sérieux que je peux avoir sur mon travail, c’est qu’il est inachevé et c’est l’inachevé qui m’attire.

J’ai toujours pensé que je voudrais simplement être oublié et disparaître de la vue. J’ai passé une grande partie de ma vie en étant ignoré. J’en étais très heureux. Être ignoré est un grand privilège. C’est ainsi que j’ai appris à voir ce que d’autres ne voient pas et à réagir à des situations différemment. J’ai simplement regardé le monde, pas vraiment prêt à tout, mais en flânant.

Saul Leiter  parapluie rouge ca. 1958

Quand j’écoute Vivaldi ou de la musique japonaise ou que je fais des spaghettis à 3 heures du matin en me rendant compte n’avoir pas la sauce appropriée, la gloire est d’aucune utilité.

Pour construire une carrière et réussir, il faut de l’ambition. Je préfère de beaucoup boire du café, écouter de la musique ou faire de la peinture quand j’en ai envie.

S Leiter, ambition

Je dois admettre que je ne suis pas un membre de l’école de la laideur. J’ai un grand respect pour certaines notions de beauté, même si pour certains, c’est une idée ancienne. Certains photographes pensent que, en prenant des photos de la misère humaine, ils se penchent sur un problème grave. Je ne pense pas que la misère est plus profonde que le bonheur (…) Voir est une entreprise négligée

Saul Leiter- party

Je n’ai pas de philosophie. J’ai un appareil photo. Je regarde dans le viseur et je prends des photos. Elles sont des fragments de possibilités infinies (…) Il me semble que des choses mystérieuses peuvent prendre place dans des lieux familiers (…) Il est fort possible que mon travail représente une recherche de la beauté dans les endroits les plus prosaïques et ordinaires.

©Saul Leiter.

Une touche de confusion est un ingrédient souhaitable. J’aime quand on n’est pas certain de ce que l’on voit. Nous ne savons pas pourquoi le photographe a pris une telle image. Si nous regardons et regardons encore, nous commençons à voir et nous retrouvons avec le plaisir de l’incertitude (…) ce n’est pas où cela est, ou ce qui se passe, mais comment vous le voyez.

Scène de rue , Saul Leiter, 1959

Je suis un photographe à reculons

snowy-saul-leiter

En réalité, je n’avais pas été préparé à vivre par moi-même dans ce monde

Saul Leiternous allons prendre la route

le miroir n’est pas mon meilleur ami

saul leiter, nude

zone de perturbations

Dog sits in the middle of a road in an empty village after all villagers were evacuated a day after Mount Sinabung spewed ash at Mardingding village in Karo districtAPTOPIX Philippines TyphoonSept jours de la tragédie-  Adam Dean Couvrant Typhon Haiyan TIME .

La catastrophe économique globale aura à grande échelle la violence et la soudaineté d’une catastrophe naturelle. Le meurtre comme événement naturel. Les bombardiers perdront de leur écran la piste d’atterrissage.

collecteurs de temps

collectionneurs de temps_2

nous suspendons le temps, nos yeux aimantent, le rêve est mis en terre, nous buvons les remous fluides argentés des rives, le lait des brouillards, nous nous allégeons du fardeau, nous ouvrons les murs du grenier, nous allumons des feux sur la glace, nous offrons la lumière, la chaleur, un ciel crépitant, un raccourci, une issue à la nuit.