sur les cartes les zones blanches gagnaient. nous devions passer chaque matin au levé dans la chambre noire, plonger dans un bain et remonter parmi des éclats de lumière éparses qui dans nos yeux à l’air libre dansaient un moment puis s’éteignaient, laissant légèrement abruti, étrangement encombré froissé d’une transparence mal ajustée. c’était la façon que nous avions de passer à travers la poussière de vents gris qui traversait les rues, de sortir de chez nous, passer les checkpoints et voir si le soleil. le temps devenait ce qui restait, pour autant n’en étant pas plus court. à bien chercher, l’ennui était à découvert, hôte nu sur le banc. tu apprenais à agrandir l’angle par lequel l’espace te parvenait, à tes pieds jusqu’au lointain le plus flou. les limites des choses qui arrivaient se multipliaient, alors tu t’allongeais, tranquillisé.
dans AIR, JOURNAL D'IMAGES, MICROFICTIONS