Avancer, prisonnier de la lumière

Irruption en plein jour de quelque chose d’invisible et de silencieux, scène vide (ombre portée d’un cauchemar ?). Nul part d’autres plus tranquille où se rendre. Le vent ferme les volets.

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L’horizon est un excitant. Le ciel est redevenu calme, en même temps il désespère. Quand penser est impossible, géométriser le visible, voir une volonté dans la matière, aucune démonstration, chaque chose au regard exposée comme une surface sur un volume, une interface, occupant un certain périmètre, et des franges, des eaux nocturnes, il amalgame des densités serrées. constate un relâchement à leurs couronnes.

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Oubliant de respirer. plus tard presque tombé, s’agit-il d’être plus haut ?
Ou de se déplacer vraiment, très lentement, avec le minimum de mouvement, le plus près et le plus simplement possible, de telle sorte que de l’extérieur, le temps fasse que tout semble parfaitement immobile.

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Dans la pièce illuminée, même si je ne dors pas je rêve. Un cadre noir porte son ombre au centre. j’entre dans le noir.

Life in Soviet Russia: Private Moments. Apr 21, 2010

parler #4

Souffle d’une turbine invisible les mots fabriquent des images qui à leur tour fabriquent des mots, les uns les autres s’inventent, d’un seul trait se modifient seuls et ensemble, les mots et les images ne racontent rien du monde, maîtres et fantômes se calquent. Régulièrement leur croisement discorde et enfin les transforme, donne à tout une toute autre apparence qui déjà n’est plus là. Les anomalies d’encodage s’annulent en ouvertures joyeuses, ou, coup du sort, s’imposent, se figent sur des figurines aux mains de mort, sans rien pour les mouvoir.

@audreybenjaminsenart

insomnia ∼ 3

 

Il traîne, l’humeur sombre et avachie, dispersé, l’insomnie n’est pas visible au début, l’insomniaque se répète, s’emporte, les nuits s’accumulent, il devrait être fatigué, chaque heure comptée ralentit le film, dérègle la succession des jours, les jours sont dépassés, couverts d’histoires sur images fixes, de flèches et commentaires épars. En plein jour il fouine un indice du rêve, son utopie en loque, en jeans dsquared. L’insomniaque n’a pas seulement raté son train, il ne sait plus où est la gare. Son image dès l’aube s’efface, mêlée aux remblais, le chemin s’allonge.

insomnia / 2

 

Ficelles de l’insomniaqueatterrir dans le sommeil, suivre attentivement sans entêtement les paroles à la radio, flotter dans le flux jusqu’à ce que la voix parle toute seule en partant. Travail pratique paradoxal : se déconcentrer le plus rapidement possible par grande patience. Conduire une à une toutes les images projetées sur un seul plan, les maintenir dans ce cadre, apaiser le geôlier. Laisser défiler les images pensées, s’y abandonner, faire comme se départir de soi, rêver dans une fleur à chardons.

 

insomnia * 01

 

Quelqu’un, partant d’une image bien précise, parle tout seul de l’invisible. Les systèmes de grands espaces y verrouillent tout événement et tournent en rond au pas du métronome. L’errance obtuse produit des faux-souvenirs. Des géants et des nains lisant les journaux s’y coupent la parole. Des folies plus grandes le prenaient dès qu’on l’approchait. Quelqu’un pendu à ses propres paroles se débattant pour dormir.