Les mots ne sont pas de ce monde, ils sont un monde en soi, justement un monde complet et total comme le monde des sons. On peut dire tout ce qui existe, on peut mettre en musique tout ce qui existe. Mais jamais on ne peut dire totalement une chose comme elle est. C’est pourquoi les poèmes suscitent une nostalgie stérile, tout comme les sons. Beaucoup de gens ne le savent pas et se perdent presque en voulant faire parler la vie.
Hugo Von Hofmannsthal, Les mots ne sont pas de ce monde, Paris, Rivages, 2005, p.127