encombres fantômes

Les gens sont en effet las d’entendre parler. Ils ont un profond dégoût des mots. Car les mots se sont interposés devant les choses. L’ouï-dire a absorbé l’univers. Les mensonges infiniment complexes de l’époque, les mensonges rancis de la tradition, les mensonges des administrations, tout cela est posé sur notre pauvre vie comme des myriades de mouches mortellement pernicieuses. Nous sommes en possession d’un affreux procédé pour étouffer entièrement la pensée sous les concepts. Il n’y a quasiment plus personne en état de se rendre compte de ce qu’il comprend et ne comprend pas, de dire ce qu’il éprouve n’éprouve pas. […] l’enchaînement fantomatique des mots triomphe de la force oratoire native des hommes. Ils parlent alors constamment comme des « rôles », dans des sentiments illusoires, des opinions, des convictions qui font illusion. Ils parviennent carrément lors des propres événements de leur vie à être constamment absents.  Hugo von Hofmannsthal, Lettre de Lord Chandos et autres essais, Gallimard (« Du monde entier »), 1980, p. 42

Martin Parr Japon. Miyazaki. La plage artificielle à l'intérieur de l'Ocean Dome. 1996.

(3 commentaires)

  1. un peu d Ô pour les moulins…

    http://vimeo.com/m/24195255

    Quand on sait qu ‘hier encore on racontait dans les livres d’Histoire que la Commune s’était achevée aux abords du « Père Lachaise » ; à moins que ce soit dans la rue des rosiers?! Babar ricane à la plage?Lumière artificielle sur des vases phosphorescentes,Varlin aussi tancé par les » va-et-vient « des passants ,égarés au milieu du jour .Vire quelle couleur le bouquet ?!
    Senteurs florales des plis ordinaires .César et Cléopâtre?
    Savant théâtre des ombres lu par un page nécrologique, nuage de cire des consciences ,discursives ;édicté par des chiens aveugles ,gardiens d’une lande caillouteuse, oublieuse. Puisse le bonheur détendre , et le temps qui se cache..Ciel en patience . Ré-tensions . Des autophages se pavanent sous le soleil de minuit?

    Bonne continuation cher Roma.

  2. Très bien, dans ce cas je prends la Main du Singe.
    Douce et érotique au fond du cœur,
    Comme n’en a jamais proposé le journal de 20 Heures.
    De quoi ? La langue.
    Je la boucle depuis des siècles et des siècles, tout le monde sait cela.
    Pourquoi ?

     » Quand on est dans la merde jusqu’au cou, il ne reste plus qu’à chanter.  »
    Beckett

    Oh bon sang ! Je contemple les nuages et la cime des arbres, je trouve merveilleux ces choses. Plus un mot.

    1. Cher Olivier, l’échange sorti si souvent du moule d’une sorte de com'(plus ou moins digérée) où avec soulagement on s’est débarrassé du courage (râler succède comme exutoire, partagé, entre-soi, ou seul dans sa voiture même si c’est encore plus rabougri, un peu plus étouffant) — ainsi la langue devient faussement informative, confondant la chose et son nom pour mieux l’évincer, lui faire dire ce qu’on ne peut, alors c’est à toi de le dire pour, ainsi l’histoire racontée dans le wagon qui t’est assigné, que ton voisin valide, l’ordre de mission roule, le contrôleur alors est ravi.

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