La vallée qui s’offrait aux yeux avait été nettoyée de sa forêt, les bêtes sauvages elles devenues entités à histoires supposées. On imagine un lac. Nous arrêtions notre course à l’émerveillement des danses papillons – notre goût des chenilles s’exhaussant d’une abstinence militante. Nous remontons le temps, pas de problème. Au réveil café clope internet avec « la voix de la Russie » : en Sibérie orientale est né l’espoir de réussir le clonage d’un mammouth dont la corne découverte a gardé de la moelle des cellules au noyau bleu, ce serait le treizième animal cloné. Encore : « En Russie, la théorie de l’origine extraterrestre de la vie a été justifiée par les scientifiques de l’Institut de la spectroscopie de l’Académie des Sciences de Russie ». La Russie à des airs pendant d’un Mac Donald endurant, son esprit révèle aux rêves l’excellence du peuple qui valse à sa vie somnambule. Un chemin! enfin nous aurons le temps, d’ores et déjà occupés aux préparatifs, aux déménagements, aux transferts des zones clefs, aux costards polaires, à la mécanique des réparties, aux néons des souterrains qui clignotent à l’approche de nos vacances éternelles.
Il était déjà tard, la lumière boréale empêchait de dormir, et des bruits, qui était-ce ? plutôt que se retourner vers l’entrebâilleur et le judas, derrière le rideau de fenêtre soulevé il vit le clocheton en demandant à voix haute « qui est-ce ? », et bien que redemandant, une deuxième fois, assez, l’attente fut interminable – heureusement il y eut le coq ou l’angélus, qu’importe. Les bruits du jour sont identiques, ces temps les gens sont nerveux, sans queue ni tête, et plusieurs grimaçant ont hésité à s’extraire de leur auto-mobilité en coller une à un quidam – alors que ce cosmonaute, homme lisse et limpide incarné, enfin, star libérée de la gravité aquatique, voltige en rotation, qui pas à pas feutré avec le vertige, nous conduit.