Quand, le soleil perçant déjà, la rivière dort encore dans les songes du brouillard, nous ne la voyons pas plus qu’elle ne se voit elle-même. Ici c’est déjà la rivière, mais là la vue est arrêtée, on ne voit plus rien que le néant, une brume qui empêche qu’on ne voie plus loin. À cet endroit de la toile, peindre ni ce qu’on voit parce qu’on ne voit plus rien, ni ce qu’on ne voit pas puisqu’on ne doit peindre que ce qu’on voit, mais peindre qu’on ne voit pas. – Marcel Proust, Jean Santeuil, Pléiade, p. 896.
Catégorie : Marcel Proust
ligatures &
« l’écriture de Gilberte consistait principalement, quand elle écrivait une ligne, à faire figurer dans la ligne supérieure les barres des t qui avaient l’air de souligner les mots ou les points sur les i qui avaient l’air d’interrompre les phrases de la ligne d’au-dessus, et en revanche à intercaler dans la ligne d’au-dessous les queues et arabesques des mots qui leur étaient superposés, … » Proust, A la Recherche du temps perdu, La Fugitive, p. 656
Gyorgy Kurtag -Ligatura – Message To Frances-Marie (The Answered Unanswered Question), Op.31/b– (violoncelle solo à deux archets)
Vitamines: A la recherche du temps perdu (sur une seule page)


