Tu vois, tu entres dans les ruines de la démocratie, un film de guerre sentimental, sapins et papillons à noël s’élèvent dans les cales, serpents électrisés de tristesse, chaos raide, silence sous cloche, paroles qui se rappellent parler, le passé pantelant passe-muraille, l’histoire n’apporte que réponses folles à ses sujets. Sortant tu suis les instructions et bâtis les remparts d’une forteresse vide au cœur de laquelle vocifèrent déjà les héritiers. Tu erres quelque part avec tes semblables, pas seulement sous l’invisible surveillance de masse, car surtout tu dois vouloir obéir. Tu enroules les tapis rouges aux broderies charmantes d’un autre grand jour. Attends que rien ne se passe, reste ainsi, au repos la terre immémoriale, crevée, recroquevillée en son centre, la mémoire veut oublier, la conscience s’animaliser, dénouer doucement, distinguer, séparer la logique et le sens, fendre l’air.