sans suite VIII

Lire, entrer dans les mots, vider chaque nuit la journée, vider la journée

Chaque bruit chaque mot comme instantanément se couchant, disparaissant, se couchant

Ce type épris d’une joie enfantine devant les animaux, même joie en entrant dans les cabarets

Le poisson sorti de l’eau, à sec, pense pour la première fois et meurt aussitôt

Assis avec leur tristesse froide, pleurant leur arrogance perdue, faibles, terrassés, féroces

Le cinéma n’y échappera pas, son avenir remplace les posters sur les murs

Cherchant je ne sais quoi, je trouve quelque chose dont je ne sais que faire, mon chien fou court et ne m’entend pas. Les bans de brouillard se dissipent, je me retourne le chemin n’est plus là (c’est déjà ça)

Arrêt imprévu, au terme improbable. Après exploration alentour (rien ne diffère) et tergiversations reste encore le temps d’apprendre, reprendre les étapes, prendre acte, mais déception encore, tout était déjà su

Ce n’est que pendu par les jambes qu’il écrivait. Il n’apprenait rien, tout tombait en ordre dispersé, sur le dos, la tête, le cul, sans queue ni tête. Mémoire ineffaçable, l’obstination emmerdeuse

Mon second travail est de nuit à disperser la foule

Toutes les portes de sortie te ramènes là où tu t’es perdu

Être deux en somme, pendant qu’un troisième vole, tombe, se dissout à tes pieds

L’histoire mendie et enfouit son trésor

L’histoire s’héroïse quand tout s’estompe, menace, attend de nous tenir en joue, terreur, hommage, commémoration. De la famille on s’évade, le soleil d’hiver sous les pierres darde

Le démiurge qui hurle n’aurait pas dû tomber

Quand il s’est retourné et m’a salué d’un signe de la tête, j’ai vu une bête. Laissé ridicule dans la lumière furieuse

Il nous a été si pénible de nous arracher que l’illusion seule suffit. Nous aurons vécu pour ça. Inamovibles gardiens de l’ordre, derniers remparts, légendes et faux-souvenirs soulagent un peu du passé

Saisir de cette ombre la masse informe, tailler dans cette rondeur un pavé, faire d’un cercle un carré, suivre cette trace, les lignes, lier le plaisir à l’inutile, chercher l’inutile, glisser

Hier sépare juste aujourd’hui de l’enfance

Ceux qui l’ont précédé sont maintenant fermement accrochés à un âne. Il s’en approche mais ne les rattrape pas

1ère expédition de Carl Störmer à Bossekop, nord de la Norvège. Nuit du 3-4 Mars 1910

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