Une journée en soi existe et la précédente existe et celle qui précède la précédente, et celle d’avant… et elles sont bien agglutinées, des dizaines ensemble, des trentaines, des années entières, et on arrive pas à vivre soi, mais seulement à vivre la vie, et l’on est tout étonné.
L’homme du pays de la Magie sait bien cela. Il sait que la journée existe et très forte, très soudée, et qu’il doit faire ce que la journée ne tient pas à faire.
Il cherche donc à sortir sa journée du mois. Et ce n’est pas le matin qu’on y arriverait. Vers deux heures de l’après-midi, il commence à la faire bouger, vers deux heures elle bascule (…). Enfin il la détourne, la chevauche ( H. Michaux, au pays de la magie, p173).
dans EN LISANT, H. Michaux, Zik'