Jérôme Bosch n’a laissé d’écrit que sa signature, reprise et confondue par de nombreux copistes et multipliée par de nombreux faussaires; Jheronimus Bosch, Bosch, du bois de la ville, Hertogenbosch, Bois-le-Duc, où il vécut. Mais son origine est flottante, puisqu’on l’appelle aussi Hieronimus van Akcn ou van Aquen ou Jeroen van Aken, du nom d’Aix-la-Chapelle (autrefois Aken ou Aecken, aujourd’hui Aachen). Un registre conciliant l’inscrit sous le nom de « Hieronimus Aquen als Bosch ». Comme cela n’avait pas d’importance, époque bénie où les papiers d’identité n’existaient pas, l’étranger tombait du ciel. Nom prodigue comme le chiendent qui livré aux chroniqueurs espagnols se trouve écrit Geronimo Bosco, Bosque, dcl Bosco, Boss, Bosqui, Hieronymus Bosz ; Les Italiens l’appelaient de Bos di Ertoghenbosc  et Guicciardini, de Girolamo Bosco di Bolduc.

Erasme à dix sept ans passa trois années à Bois-le-Duc pendant que J. B peignait. « Les autorités religieuses gâchent les talents » écrira t-il, «les peintures idiotes ou obscènes doivent être enlevées non seulement des églises mais encore de chaque ville».

Passé l’atelier, le chevalet, au terme d’innombrables retournements façon de plier déplier en quatre un cercle, l’œil de la roue des Sept péchés capitaux et des quatre dernières étapes humaines, s’est fixé; le monde renversé par le péché, remis en place. Marges pour Cl. Rosset, espoir versus Ludwig Wittgenstein « Une roue qu’on peut faire tourner, sans que rien d’autres soit en mouvement avec elle, ne fait pas partie du mécanisme »

L’œil talisman au centre du tableau perpétua la vision : « Cave Cave Deus Videt » : Attention, Attention, Dieu vous voit. Des siècles ont passé, courants et marées ont balayé les hommes, la mer aux jours sans vent est inchangée, plate, nuit/jour tranchés net par l’horizon. L’histoire et ses promesses eurent aimé que les visions reviennent aux limbes, nettoient le ciel, passent les pluies de météores. Chassées les visions (dont l’auteur de l’oeuvre-ci demeure apocryphe) restent les meurtrières qui les ont vu naître, le filet des vieilles grilles saturées de vernis.

Il fallut qu’une niche de repos s’offre, la toile de 120×150 cm vue depuis l’oreiller s’imposa, haut bas ramenés au plafond, à zéro. Dessous, allongé sur le matelas, afin de faire bonne mesure de tant d’avertissements, le sommeil s’immisce, écarte les vapeurs laiteuses de la voute céleste, le plafond se creusant alors, concave, face au creux de l’oreiller, tailla dans l’air une sphère, dissipa les piaillements de la cour de récréation, la chaleur des buches noueuses, la lenteur du vol effarouché d’un papillon. Le superflu éliminé, les pensées les actes portant la marque de l’effort, balayés, la pièce fort aise se vide, le temps file laisse les secondes s’égrainer au sol et s’éteindre, le jour par la fenêtre de laquelle sauter, effriter la terre, une part d’argile, l’autre de poussières.

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