Mon grand-père avait bien vu le monde : comme un cloaque où les formes les plus belles et les plus compliquées se développent quand on y plonge le regard suffisamment longtemps, quand l’œil s’abandonne à la persévérance de ces visions microscopiques. Le cloaque tenait prêtes les beautés de la nature pour un regard perçant, un regard révolutionnaire. Mais cela restait un cloaque. Et celui qui y plonge longtemps son regard, y plonge son regard durant des décennies, se fatigue et meurt et/ou s’y précipite la tête la première.
Thomas Bernhard, Le froid, Récits 1971-1982, p. 311
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