Sátántangó

Down the Bay, Bert Hardy, 1950

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(Salve Regina, Arvo Pärt, Estonian Philharmonic Chamber Choir, dirigé  par Paul Hilliervidéo extrait de Sátántangó –Tango de Satan (1994) dirigé par Béla Tarr, film qui dure 450 minutes, conte sur la domination et la subordination volontaire infinie)

(6 commentaires)

  1. C’est toujours assez curieux : bien de gens ne parlent qu’en s’imaginant auparavant vivre dans un illusoire temps d’ « avant le désastre », ne songeant d’ailleurs qu’à ce qui pourrait empêcher ce même désastre d’avoir lieu, alors que la cinétique même de notre monde nous y mène, nous y place, inexorablement. Pour ma part, je ne me sens pressé que par ce qui aiderait à sauver notre humain désir de vivre, d’aimer, d’imaginer… « après le désastre ». D’ailleurs, ce ne sont jamais les oeuvres qui s’annoncent providentielles voire résolutives (même quand avec ironique naïveté…) ou que l’on souhaiterait rédemptrices suivant nos cordonnées actuelles, que l’on devrait espérer voir jaillir ; plutôt celles (le pluriel n’est pas anodin) qui tout en ayant su conserver leur nature humaine, un esprit résolument non-violent et une belle pulsion révolutionnaire, sauront garder tout aussi intacte, quand l’horreur atteindra son climax, leur capacité à y faire face. C’est toujours dans l’au-delà qu’une vie se joue véritablement, rarement dans l’en deçà…

    Beaucoup aimé la photo de Bruce Davidson (Sicily 1961) – adorables enfant, herbe, arbre, lumière

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    1. « dans l’au-delà » ? ou, dans l’insoupçonnable, l’imprédictible?
      – ni début ni fin –
      oui Bruce Davidson (Sicily 1961), photo lumineuse (« composition » parfaitement musicale).
      Fayçal, n’arrive pas à trouver de vous trace d’activité sur le Net – vous en êtes-vous détourné ? et la création vidéo ?
      Ciao !

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  2. Sans doute, il y aura toujours de l’insoupçonnable et de l’imprédictible – toutefois il est plutôt question d’un au-delà du désastre (à venir), plus que d’un « au-delà » à sens religieux. Résilience, capacité à ne pas être ébranlée par la secousse nihiliste – à l’avance. Insomnie qui veillerait, malgré une bien imaginable prédisposition au cauchemar et au désarroi, à ce que le rêve sache s’ouvrir voie vers un possible – vital.

    Je reste concentré sur mon texte : http://bit.ly/1pd4aTy (extrait trompeur, c’est voulu…)
    Le temps n’imagine de fruits que quand il respire, sagement : inspire / suspend / expire

    grand bien à vous

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    1. Petit rajout : ce qu’il y a d’intéressant chez un penseur tel que Heidegger ce n’est pas seulement l’approche au langage poétique, la plongée dans le monde grec ou l’aperçu du nihilisme à l’oeuvre (le tout perçu comme approche, jamais comme vérité), mais aussi cette meurtrière aliénation du langage qui fit possible sa complicité avérée avec l’idéologie nazie. Dans ce sens, je n’approche jamais les philosophes en tant que dieux auxquels il faudrait prêter allégeance – plutôt comme des noyaux de « jeux de langage » éminemment singuliers, nous faisant voir et leur positionnement et leur interaction avec le réel environnant. Toute mon approche cherche à rappeler qu’il ne peut y avoir d’école de la pensée, seulement des singularités pensantes : bien qu’elles puissent être inspirantes, elles ne sauraient être prises comme seul chemin à suivre : si c’était le cas (comme arrive souvent) elles égareraient bien plus qu’elles ne guideraient. J’aborde tout penseur en poète, et ce depuis l’enceinte individuelle de mon être – cela suffit.

      C’est dit (en prévision des vautours à venir – parle pas de vous). Salut

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      1. le charme d’Heidegger n’opère plus chez moi, m’étais passionné, lu sans ménagement & comme pour bien d’autres auteurs (Nietzsche, Artaud, Lacan, Wittgenstein…) l’intérêt la nécessité sont tombés (Peut-être était-ce pour moi prétexte à une affirmation quand je croyais avoir le temps de l’éternité) D’autres, que je n’ai plus lus depuis bien longtemps, restent familiers, quoiqu’ils descendent rarement de l’étagère, les taoïstes en particulier. M’enfin il suffit que je retombe sur ça «La philosophie est une lutte contre la manière dont le langage ensorcelle notre intelligence » (Wittgenstein, Investigations philosophiques § 109) pour me convaincre encore…

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        1. Bien sages, vos mots : « …prétexte à une affirmation quand je croyais avoir le temps de l’éternité… » : c’est ce cadre « éternel » qui rend justement possible l’ensorcellement…

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