
Les astronomes échouent à mesurer la distance qui à vol d’oiseau les sépare de la ligne d’horizon, trop proche, insaisissable.
L’horizon sera laissé en plan, en réserve pour les siècles, le chemin sera recouvert, tout abris enseveli, nuits et jours scandés par les ombres, le temps suspendu sans autre lieu que l’écran, la tête détournée. Un dernier espace sur terre à explorer, invaincu, d’aucune conquête.
Dans la cour de leur observatoire traversent inlassablement, indifféremment, des bêtes solitaires, des oiseaux égarés, des exodes primitifs, des sentinelles androïdes.
Les nomades campent dans des musées en ruine. Sur terre, au ciel, la distance menant aux archives se réduit. Toutes images étant stockées en permanence, si nous nous retournions, le volume des archives se trouvait tel que toutes choses à peine nées se trouvaient dévorées, au risque de devenir fou nous hallucinions.
Le congrès des archivistes se poursuivit la nuit. Le public avait déserté, les conférenciers dormaient. Les projecteurs éclairaient dehors la réserve naturelle, un désert. Jamais un débat sur les archives ne fut si vivant.
archives du mort (Yourcenar revisitée), armoires des fichiers lâchant la chaleur de leurs refroidissements et concourant à la fonte des glaces et, un jour, à celle des caractères.
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