D’ici la fin de ce siècle plus de la moitié des langues auront disparues. Au lieu, une langue impériale invasive divisée en une multitude de parlés vernaculaires aux branches de plus en plus fragiles, le tronc de plus en plus troué – mais aussi d’innombrables inventions de langues hermétiques, à usage personnel, uniques et primitives, multi langues pressées, cubiques, ligneuses, imprononçables dans le sommeil, dans le silence de la tête qui rêve, des mots-sources sans aura, cachés dans leur poids d’ombres, miroirs froids aux définitions chaotiques d’états sans durée: langue émotionnelle d’un farouche constructeur de barrages sauvages, l’oreille au glissement de l’eau, les algues s’augmentant aux flots grondants. Au mur de quoi tenir, les cris, les évasions finales.
Kar dulit bregto li dofralatul bel gorhed cetflatur sigour !