« On peut vraiment dire que nous formons littéralement tous un seul groupe, quelles que soient les innombrables et profondes différences qui sont constituées au cours des âges. Tous en un groupe unique ! Quelque chose nous pousse les uns vers les autres et rien ne peut nous empêcher de satisfaire ce besoin ; toutes nos lois et nos institutions, les rares dont je me souvienne encore et les très nombreuses que j’ai oubliées, procèdent de nos aspirations au plus grand bonheur dont nous sommes capables, le chaleur de la vie en commun. Mais voici la contrepartie. Il n’est, à ma connaissance, pas d’autres créatures qui vivent aussi dispersées que nous autres chiens, aucune autre ne possède à perte de vue tant de différences de classes, d’espèces, d’occupations. Nous qui voulons tenir les uns aux autres – et ne cessons en dépit de tout, d’y parvenir dans des moments d’exaltation –, nous vivons séparés les uns des autres, dans d’étranges métiers, souvent incompréhensibles à notre plus proche voisin, attachés à des préceptes qui ne sont pas ceux de la condition canine et qui seraient plutôt dirigés contre elle ». / F. Kafka, Les recherches d’un chien, La Pléiade, vol. II, p 675
Kafka, canidés : deux lettres de début comme différence.
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