Les robots-rédacteurs composent la musique où déraille l’air du temps. De nous il est parlé, exigé, le devoir de répondre de soi, c’est dur mais ça ne se voit pas, pas encore très calé entre la bouche des rédacteurs et leurs lecteurs. Il s’agit de prendre patience, compter sur l’accoutumance, d’une transition à gérer qui soit indolore, et lentement puis hors de portée de vue tout est détruit. Car les robots-rédacteurs sont promis à de grandes audiences; pour l’heure une version bêta traite l’universelle condition entre faits-divers et spectacle: scène de ménage et de guerre s’égalisent. Une réalité neutralisée s’impose; elle invente des débuts pour une histoire à série, laisse des territoires vierges entre écrans et qui les regarde. Où résonnent les appels à rejoindre le peuple des témoins; un story-board perso à la portée de tous, le temps donné de vivre à dégager les ruines qui te sont désignées. D’autres robots produiront d’autres exigences, adresseront d’autres demandes, d’autres tenues et lectures, recevront d’autres concepteurs, d’autres ordres, puisqu’il y aura des solutions.
Comme pour les notices nécrologiques (hommes politiques, artistes, architectes, etc.) préparées de longue date et resservies juste quand le cadavre est encore chaud.
Les « robots-rédacteurs » peuvent se trouver aussi à l’origine de certains romans… 🙂