Quand l’envie d’écrire me prend et tout autant celle de sortir, je glisse dans ma poche le dictaphone où « j’écris » en marchant. Comme cette façon empressée me désole souvent je préfère finalement ne rien faire, ou faire des choses à peine sachant quoi car sans importance, sans voir passer le temps. Mes tergiversations ont entre-temps inventées un autre tiers, l’appareil photo, j’écris donc moins encore. Je pourrais continuer comme ça, et d’autre part écrire sur l’enclume une sorte de roman : en ce cas je n’irais marcher que pour me reposer d’avoir tapé. Mais je n’aurais plus le temps.
Quand le temps et l’envie je transcris sur une page-écran les fichiers audio accumulés où perce l’indubitable résonance des trilles d’oiseaux et des croassements, des voitures, des bonjours, des avions, des enfants, du vent, etc. dans un flux sans faille balayant les amorces de rêves à la lumière, sans que rien n’ait à se raconter tel ce voyage immobile :