Identifications des surfaces, d’abord celles plus nombreuses, actives et versatiles, aux permutations inlassables. À l’autre bout, les profondes, les préoccupantes, signalées au détour de visages nocturnes, insaisissables : le précipice, le ravin, le gouffre. La rosée y glisse, le vent tremble et l’assèche. Des germinations d’espaces.

Le sable y va au grès des pluies et du relief, charriant ce qu’il trouve (le peuple des fourmis, les graines disséminées, les pierres, les points de chaleur). Les courants d’air des bunkers enserrent les murs des serveurs. Le sablier se vidait, on ne comprenait rien, les explications ayant perdu tout appuis. Partout des cratères minuscules et géants, des bouches de sables qu’elles absorbaient.

Continuer était sans issue. Revenir en retranchant, jusqu’à un certain point. Accélérer, accourir sur des plateformes branlantes. Embrasser les bouches nourricières. Se sauver de ce qui sombre. S’immobiliser là, les racines ayant pris dans le mur.

Une foule spectaculaire, figée, en sueur, attendant la révélation de son existence par la démonstration de celle des fantômes. À l’écran géant un cyborg jette de la viande dans un trou : dans ses yeux une nostalgie, celle promise, post-mortem, qui s’étire à l’attente, tourne en rond, petites lumières qui vacillent. Embarras. Métamorphose en pâture.

À ce cratère-ci ils viennent chercher secours (ou c’est tout comme), régulièrement ils s’y rassemblent, gradins creusés un peu, s’assoient à la surface évasée, ils sont tous là. Ils savent, d’attendre, qu’ils ne seront jamais seuls, c’est déjà ça. De façon épisodique et très variable, le spectacle semble grandiose. Parfois du boucan d’enfer des pierres dévalent, des colonnes de poussière montent, quelqu’un arrive, le spectacle commence, le spectacle dure longtemps, l’attente est suspendue, la chute du fugitif provoque un grand éclat de rire. Ils rentrent bien sûr déçus. Les enfants sont au lit.

Dunes et pistes dans un cratère au sud-ouest du cratère Xainza (#MARS)

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