sans suite V

Schwarzsee

Au ton et à ce que racontent les nouveaux animateurs de Fr. Culture, les auditeurs vénérables écoutent émerveillés le fantasme enfin éclot de leur jeunesse, la fosse des générations comblée

Les médias sont des animaux sociaux sans queue ni tête, des têtes grandes ouvertes découpées surexposée sur des gondoles wifi

S’être rappelé que ce qui est précieux est sans valeur afin de ne pas désespérer son interlocuteur, lui apparaître transparent

Tout oublié et se rappeler divinement au bon moment. À peine éclairée la tabula rasa s’effondre

Il répète souvent deux fois la même chose. Tic pris d’une solitude trop endurée, la première fois pour se le dire, la deuxième pour se l’entendre dire. Habitude reprise devant un interlocuteur (aussi mal discerné que lui-même) l’effet agit sur lui inversement : la première fois c’est dire, la seconde c’est oublier

Les chiens qui aboyaient devinrent nos derniers maîtres. Des cours de langue réservés aux fins-fonds de la zone, notre laisse trop courte

S’allonger dans la tanière, les secours balayent l’allée.

Autre jour venteux à passer, encore fatigué, balayer les feuilles mortes. Au début à chaque fois la poésie est du bruit et du charabia, le don d’abondance d’un été épuisé. Allongé, le passage des corbeaux dans le ciel confirmait le spectacle mortel de la vie en société

Succès d’une formation où les animaux seraient à sauver. Quand il n’y a plus un seul animal

Le chien comprit en un éclair ce que son maître lui répétait depuis des années et l’oublia aussitôt

Les insomnies ratent à percer le silence des bruits de la rue, à laisser seul son corps s’y promener, les rideaux aux fenêtres de fils d’acier claquent au vent. Plongeons intermittents, les bulles d’air réveillent le noyé

L’eau le jour coule en abondance quelques minutes, bien plus qu’il n’en faut, bien assez pour se réjouir

Tuer le temps à regarder le rouge, la rougeur rouge du sang, du rouge éclatant au soleil

Le temps survole, des figures tombent, il grimace, se fond, s’absente, frappe, se tord, se vautre, réconforte. Il s’allonge, ne revient jamais en arrière, ne bouge pas, droit et immobile sur sa chaise au fond de la pièce, l’hôte

Commentez ?

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.