qu’un ours suffit à déjouer

Où est le paradis ? Tout proche, sans doute, et partout, mais hors de portée. Le paradis est le dehors pur : tout ce qui n’est pas nous, en tant qu’il n’est absolument pas nous, les hommes. […] Car nous sommes d’abord un dedans, une intériorité abusive. Isolés par une conscience qui se projette dans les choses et détermine un monde, une aire privilégiée où nous régnons, mais qui est celle de notre exil. […] Le paradis est fermé. En position intermédiaire entre la marionnette et le dieu, il ne nous reste qu’à poursuivre nos incertains pas de danse hors de la grâce, à nous enfermer dans nos machinations hasardeuses et brillantes qu’un ours suffit à déjouer. Nous n’avons pas vraiment de place au monde. – Roger Munier, avant-propos de Sur le théâtre de marionnettes, Paris, Éditions Traversière, 1981, p. 13-16

Sally Mann, Sempervirens ‘Stricta’, 1995. forme du paradis 09-39-10

(3 commentaires)

    1. Et puis, j’ai oublié de dire, dans ce monde de merde, il y a aussi des jeunes filles en fleurs.

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