schize 2

Les petits problèmes se dissolvent en d’autres problèmes dont la taille fluctue, les problèmes catastrophiques se résolvent par dissolution de leurs termes. avant de disparaitre, dès que tu te lèves tu pénètres un territoire. tu es à moitié toi, un peu de territoire, tu es entre toi et le territoire. dès que tu sors du territoire tu pénètres la moitié d’un autre territoire. des maisons abandonnées pour toujours, des cibles trop faciles. il y a des territoires que tu as pénétrés où tu t’es perdu, des territoires familiers que tu ne vois plus, et des territoires qui ne veulent pas te lâcher. il y a toujours une moitié de toi que tu ignores et qui te donne l’espoir. à tes moments perdus à chercher qui tu es tu deviens plusieurs tout aussi inconnus que ceux à qui tu parles. tu suis sans écouter l’expression du visage et réponds à moitié. tu aimerais savoir quand tu t’es fourvoyé et pouvoir recommencer à zéro. ce n’est surement pas savoir, zéro ne veut rien dire. tu tiens encore aux motivations qui t’avaient conduit à sortir et tu n’es pas sûr de celles qu’il faut pour revenir. tu n’es pas encore prêt pour t’arrêter. rien n’a pu être arrêté, tu restes sans voix, à contre sens. sans réponse les questions s’obstinent et n’obtiennent qu’un silence imparfait. alentour tout se modifie. une reconstitution a lieu. la moitié de toi est engagée dans le spectacle, sans extériorité pour t’en sortir. tu cherches le nord. le silence dans la disputation entre bêtise et idiotie scelle cet étrange ménage. l’ange et la bête mêlent leur voix.

schize 1

Ce qu’il tient est en repos sur son axe, en équilibre, au-dessus d’une pointe. quand il se relève son ombre s’efface. il épouse son ombre et ne tient qu’à un fil. Dénué d’expression, artiste de cirque, la plupart du temps il reste indécis, vigilant et distrait, dans cet entre-deux, glissant de l’un à l’autre état, l’écart se réduisant, l’érosion dissolvant les termes.
L’un observe, l’autre agit, deux modes pour une seule vie, parfaitement symétriques, l’une répétant l’autre pour ne pas se délier. En particulier quand la tête est ailleurs les règles sont changeantes, les buts se contredisent, sur le damier renversé les cases blanches et noires se plient l’une sur l’autre, les pièces roulent de façon plus imprévisible qu’un rêve ne le fait. Une troisième vie s’invente, aimante les reflets d’images de l’un et l’autre mode, fondus au miroir, dont le schizo marque l’impasse. La voie royale de l’une est le rêve, de l’autre la puissance d’agir ou la capacité à retrouver et tisser le fil. Le rêve observe l’action et la déconstruit à mesure. l’action reprend ce que la veille diurne a suspendu, ainsi tout est bancal.