Visage expressif, plastique, mobile, cou raide. Nul habit ne lui va, même nu il reste sans allure, de lui se dit tout et son contraire.
Enfoncé, immobile dans la foule. Son bégaiement. Il heurtait cette paroi ou cette autre croyant qu’elles n’étaient pas là, elles qui lui étaient si familières.
À mesure que sa calvitie progresse il raccourcit ses cheveux jusqu’à ne plus faire qu’un.
On lui fait tout faire et n’importe quoi à cause de sa flemme. Le soir il joue du Mozart à l’accordéon façon valse triste.
Les jours ne passent pas, les jours se défont un à un, l’aphasique attend dans le plus complet dénuement qu’une personne lui parle. Il respire bouche fermée sa langue embryonnaire tremble.
S’entendre penser, rêve d’insomniaque. Avancer, entrer vite dans le rêve, n’en plus bouger d’un poil. Se réveiller en sueur avant de disparaître dans les yeux d’un aveugle.
Musicien, né aveugle, de parler cessa, les mots étant usés.
Les antonymes gelés soustraient les mots de la langue.
Clown que le masque désarme et fige, tragédie désublimée.
