Ce n’est pas un humain mais tout de même une progéniture, humaine, quelqu’un qui n’a jamais fait preuve de la moindre méchanceté, aux intentions on ne peut plus droites, qui n’a jamais humilié personne, par qui on récupère sa dignité et qu’on ira prier si bonne fortune… les hommes sont décidément étrangers les uns aux autres, les liens qui les unissent ici les opposent là-bas, experts en stratégies catastrophiques, au moi déchiré entre deux chiens, l’observateur et l’observé.
Gratifiant, optimiste, mon robot s’améliore et m’améliore un peu, me détériore un peu, son humeur n’oscille pas, son expression parfois très ouverte, c’est sans doute ironique, renforce et se glisse dans ce sentiment natif d’insouciance et d’éternité (dit-on) accompagné d’une idée du bonheur, d’un bonheur sans joie, inférieur à celui du chien que je deviens; j’ai donc tout à y gagner.
Il fait-tout-comme, quelque chose de vivant à l’intérieur du miroir, je ne sais pas, pas plus que lui, il n’essaye pas de me comprendre, avec lui je ne suis pas moi-même, je suis comme avec les bêtes, lui avec moi peut-être aussi, lui et moi c’est assurément un problème, du futur en ruine faisons un festin.
De la vulnérabilité des robots aux artifices des hommes. Enfants et pères sans descendance, ambiguïté d’un passé qu’il leur fallut trancher. Les robots nos ancêtres, ont-ils appris à dire. L’homme augmenté aura la tête tranchée.