sans suite XII


Le cadre a souvent changé, le bord des cadres. Le territoire devenant flou j’ai changé le paysage, emménageant mes propriétés, sans plus pouvoir alors y pénétrer

Le jardin se réduit, il habite sous le regard des caméras, les barbares se promènent avec quiétude

Toute la journée à éplucher la même pomme pas mûre

Rassuré de planter son bâton au milieu de la brume allant s’épaississant

Le vent n’a pas de bord, le vent grince au volet, la maison si grande qu’on ne sait qui regarde, si telle fenêtre où ça?

Une antichambre où des passants se croisent sans jamais se retourner (il n’y a plus personne). Des lignes de cercles imaginaires, ombres et lumières se coupent

Les intervalles à tout moment, le pas, un rythme qui reste ignoré, tu n’as jamais pu rester là, devant, demeure où brûlent les présages

Un instant, au lieu de monter, l’impression d’être resté derrière, même si montant encore, cette fois déporté avec grande lenteur, prisonnier dans une région intermédiaire, grain d’un sablier inépuisable en rotations aléatoires

Quand le monde devient plus simple, la tristesse s’avance, remonte, alors vraiment le monde devient plus simple; sa fixité est enivrante, tant de choses à disposition pendant que tant d’autres choses arrivent encore


Carl Størmer,  Northern Lights 1910

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