migration : polar

Quand il neige ou à cause du trafic, ou d’inattention, de fatigue, de tête ailleurs, en voiture écrire devient périlleux.

Aussi, comme mon habituel « abris d’écriture » m’a chassé (l’isolation bouffée par les souris, le toit trop peu pentu, les tuiles bouffées par la mousse attaquées par les averses obliques), j’ai déplié l’ordi dans la cuisine familiale, parmi l’activité de tous. En conséquence je me suis donc mis « à écrire » en mouvement (sans devoir m’arrêter sur le carnet) à parler au micro de mon « enregistreur vocal », produire des fichiers de paroles en l’air que plus tard je mets noir sur blanc prenant soin de ne pas en rajouter.

Contre la page-écran résonne une salle d’attente quand le dernier train est passé il y a des jours personne ne sait plus, quand une idée se forme se perd butée par les mots, des signes qui s’étaient disposés dans les limbes, fixés tordus, des lancés de pierres blanches dans le trou, une fatigue sans objet, un train fantôme s’arrête dans une autre gare, etc… (soutenir en dormant le wagon immobile qui chavire). Alors le micro, façon d’aller marcher, avancer le projet « conjugal » d’un polar, retrouver la souplesse de la narration longue, ma flemme savoure, un œil aux marges, aux sillons pour mes friches.

la machine à écrire ne trouvait plus mes doigts
la machine à écrire ne trouvait plus mes doigts

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