
—————————————————–« (…) ? » Arthur Koestler, Le Zéro et l’Infini
Abjection – Abattement, nausée, tristesse, inquiétude, incertitude, impatience. Des mots… l’existence vidée d’être, crevée. Envie de se la boucler sans pouvoir s’empêcher de l’ouvrir, des phrases d’un coup forcément bancales, sans point d’appui, en boucles inachevées et pleines de nœuds, stupeur, la pensée qui vrille, qui plisse les yeux, anomie, discerner, perdue dans des fragments d’arrière-plan (l’Ukraine, la terreur, les clandestins sur les mers et les camps, la guerre numérique, les pays arabes, la Grèce, l’Allemagne, l’Espagne, l’Europe, les élections, les robots) … tout passe, et sommes en plein dedans, bien inutiles // « Tous Charlie », très louable échos à, et on a vu comment, « nous sommes tous américains » … glossolalie, logo, slogan, garde-fou (à d’autres slogans qui marinent dans les antichambres) espoir de donner corps à son indignation, se rassembler, main dans la main, Charlie Rajoy, Charlie Samaras, Charlie Cameron, Charlie Merkel, Charlie Juncker etc… bête et méchant bain de foule, se refaire virginité, maintenir les apparences de la paix, jouer de la consternation pour rebooter le spectacle, le mensonge et l’hypocrisie à bas prix. Un garde-fou cache sexe de l’aliénation, ses acteurs vedettes, ses postures et ses imposteurs, remettre au propre le grand story-board religieux du capitalisme avec au centre, sur le lieu du crime l’incontournable FN, grande ombre sous les projecteurs. Envers et contre tout, jusqu’où la servitude? L’humiliation, l’accommodation au pire, chantage à une soumission contre une autre, choisir son dégoût, sa haine, sa peur, son camp, la vérité d’une Kalash’ ou celle des marchés ? le chantage permanent. Tout droit bloqué avançant dans le mur, poussé. Il se fait tard, à tout moment l’emballement peut devenir fatal, tout va si vite comme disait le regretté Bernard Maris. Quelle merde !
A reblogué ceci sur Le vent qui souffle.