débarquer

Au départ, à peine sorti du lit, c’était déjà décidé, faire un pas ici, ou là, même s’il arrive aux destinations de se croiser aussi, après-coup. Préparé à la va-vite, sorti après, irrépressiblement occuper toute la place ; alors c’est selon, que la place s’éloigne ou qu’on s’y retrouve nez dedans. Si tu y regardes de trop près, et que tu te résous à tenir le fil, ta tête penche, tu es une tête de nœud. Tu as beau dire beau faire, l’entre-deux est la situation initiale, celle où tu débarques, ou celle où le bateau reste immobile sur les vagues qui déferlent. Le paysage change, tu te demandes comment, c’est magie. Sur un fil tendu à deux extrémités qu’on ne voit plus. Se passe t-il quelque chose après ? oui, les conversations innombrables, le jeu qu’on brasse, ce même brouhaha d’évasion d’un point mort captif, qu’on peut avec un minimum d’attention oublier.

Une tête toute bosselée, au regard ahuri, avec qui tu fais un brin de causette pendant que ton chat te regarde. Tu as les cheveux bien sales, peignés n’importe comment, coupés à la va-vite. Il a des expressions émouvantes, et d’autres dont tu te détournes, des expressions noires que tu ne peux pas toucher, qu’elles te pénètrent déjà. Tu cherches le moment de partir sans être vu. La chute est un ralenti très lent, sans aucun flow, il n’y a plus de ciel nul part, et on essuie les coups, on ne sent plus, juste de la sueur, au départ.

Andrea Feininger - Brooklyn Bridge, 1940

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