Une fois mort le travail commencera par devoir se débarrasser de toutes les ordures physiques laissées derrière soi depuis son premier jour; scinder son territoire en déchetterie et compost, sans queue ni tête attendre longuement sur un banc quelques tranchants obscurs de la mémoire, l’aiguille noire dans la botte de foin, sucer des champignons en contemplant les spores voler dans le brouillard. Tâche accomplie du devenir fourmi ou miel, renaître homme en plein désert, se tailler au plus vite un salut de l’âme. Travail spirituel ad aeternam trouver l’angle vierge d’où justifier le grand œuvre, entendre au feu l’éclat du silex. Se réveiller, faire de l’argile. Du grain de sel de sa sueur s’activer à ériger la digue contre les mécréants et les pleureurs (parmi qui tu reconnais malheureusement ceux que tu aimes).
Entre temps ne laisser rien au hasard, aux branlants épisodes: rendre les caves profondes transparentes, aux expériences, aux possibilités d’humanité, pour une humanité nouvelle: après 30 heures d’insomnies on te jette des miettes, on t’asperge d’eau, jusqu’à ce que tu t’endormes. Puis debout, retour aux 30 heures, Yes We Can ; les leaders de la boîte étant à ce jour les plus vieux rescapés, qui ne succomberait pas ?