Il n’avait jamais vu une télévision, la télévision. Il pensa qu’en son absence les hommes furent allés au bout de leur rêve, il usait du passé simple n’y croyant qu’à moitié. Qu’ils avaient fait jonction entre somme et éveil, passé un compromis, des couleurs aux nuits blanches. On pouvait voir le monde bouger sans voyager ou prendre l’avion sans jamais se poser, voir tourner le monde sur une tête d’épingle, on pouvait vendre la vie en pièces et les détacher de sa misère, suivre le monde en pièces, recomposé sur la même place. Jusqu’aux pistes de montagne, par le rétroviseur intérieur du bus, on abandonnait l’éloignement interminable des sommets en déplaçant le regard juste de coté, vers où on allait, dans la télévision, glissant sur la musique d’une marque de savon. L’aurore si attendue qu’on en supportait la nuit tout autour.
dans MICROFICTIONS
Dans ma petite bibliothèque j’ai un livre de Pier Paolo Pasolini. Contre la télévision.
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en écrivant ça vague souvenir de Pasolini, bien sûr, mon dieu comme c’est loin… la ferocia devenue si naturellement soft
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