mourir vivre, oui simplement va sans dire pas le choix, ça ferait chier tout de même de partir avant d’être arrivé, à peu près à la fin (of course, surpris trop tard, surpris trop tôt), oh juste voir la fin, loin et proche, d’avoir envisagé un seuil d’inconnaissance possible, frei von Tod. Juste quand l’aiguille de la boussole oscille, ivre au pas de danse.
Et même, sans d’autre pourquoi que cette Rose qui « fleurit parce qu’elle fleurit », ce poème :
Le monde disparaît lentement. Ils regardent tous
le temps trompeur sur le mur : ô allons !
Les frontières dans lesquelles nous vivons ne sont pas
les frontières dans lesquelles nous mourons.
Nuit âpre au corps mort,
mort est le coeur mais les profondeurs restent.
Cette nuit l’eau elle-même voudrait
se boire jusqu’à la lie et reposer.
Voyage tant qu’il y a encore monde et savoir :
tu seras beau de poussière, tu connaîtras la cendre et l’éclat.
Rends-toi aveugle en allant ton chemin, mais sache :
faux est le soleil, vraie sa course.
Que les marchands naviguent à travers le temps, les oreilles bouchées de cire,
toi, ose écouter comment chantent les déserts,
tant que les fleurs pâles s’agenouillent devant la mer fermée et qu’il y a
en toi une force qui te déchire.
Vide, comme les astres sont petits !
Ton rêve sans corps, ta nuit sans nuit,
est une épithète de soleil pur, débordante de louanges.
Mais que je te vois est-ce mon pouvoir ou le tien ?
Clôture diaphane que l’éclat a vaincu,
maudite transparence qui me remplit de peur,
ta fleur est le seul astre au-dessus de la ville,
ta vanité est d’or pur !
Le monde disparaît lentement, triste monde.
Qui aura enseveli notre coeur et nos os
là où la mémoire n’atteint pas, où le mouvement
ne nous multiplie pas, où les jours ne nous répètent pas !
Arrachez-moi la langue et mettez une fleur :
commence l’errance à travers la lumière. Assez de paroles !
Demain sans doute même les lâches pourront
ce qu’aujourd’hui ne peuvent que les audacieux et les vrais
qui, dans l’espace entre nous et la nuit,
ont trouvé les raisons inouïes d’un autre amour.
Le monde disparaît. Et nous croyons de toute notre violence
en une pensée que personne encore ne pense,
en un lieu vacant, en l’écume lorsque la mer se confond
avec le vide et s’annonce par un rugissement…
Branko Miljkovic, La nuit avant le rêve
– traduit par Zorica Terzic –
…en Allemagne… apparemment, c’est un pays libre, contrairement à la France… il parait – j’insiste, me méfiant de plus en plus d cette « union européenne », prix nobel de la Paix… – le téléchargement d’un film en rien politique, mais humaniste, et reflexif, mettant le regard en question, et dans la stèle (formelle) d’un José Luis Guerin, Abbas Kiarostami, Raymond Depardon ou Victor Erice, venant d’un « méchant » arabe laïque (!), reste encore permis… vive Bach, Mozart et Mahler, quoi… mais bon, je n’ai aucune assurance, à voir ces prochains jours. Merci beaucoup de votre attention
Merveilleux tous vos écrits. Merveilleuses toutes vos vidéos. Tout est alchimie.
Vous parlez de « seuil d’inconnaissance », et de « frei von Tod » (ce qui est libre de la mort). Cela m’invite à partager avec vous ces deux liens :
– Le seuil / http://shgaga.blogspot.com/2009/03/aube.html
– L’Ouvert / http://leregardouvert.blogspot.com/search/label/l%27ouvert
Et même, sans d’autre pourquoi que cette Rose qui « fleurit parce qu’elle fleurit », ce poème :
Le monde disparaît lentement. Ils regardent tous
le temps trompeur sur le mur : ô allons !
Les frontières dans lesquelles nous vivons ne sont pas
les frontières dans lesquelles nous mourons.
Nuit âpre au corps mort,
mort est le coeur mais les profondeurs restent.
Cette nuit l’eau elle-même voudrait
se boire jusqu’à la lie et reposer.
Voyage tant qu’il y a encore monde et savoir :
tu seras beau de poussière, tu connaîtras la cendre et l’éclat.
Rends-toi aveugle en allant ton chemin, mais sache :
faux est le soleil, vraie sa course.
Que les marchands naviguent à travers le temps, les oreilles bouchées de cire,
toi, ose écouter comment chantent les déserts,
tant que les fleurs pâles s’agenouillent devant la mer fermée et qu’il y a
en toi une force qui te déchire.
Vide, comme les astres sont petits !
Ton rêve sans corps, ta nuit sans nuit,
est une épithète de soleil pur, débordante de louanges.
Mais que je te vois est-ce mon pouvoir ou le tien ?
Clôture diaphane que l’éclat a vaincu,
maudite transparence qui me remplit de peur,
ta fleur est le seul astre au-dessus de la ville,
ta vanité est d’or pur !
Le monde disparaît lentement, triste monde.
Qui aura enseveli notre coeur et nos os
là où la mémoire n’atteint pas, où le mouvement
ne nous multiplie pas, où les jours ne nous répètent pas !
Arrachez-moi la langue et mettez une fleur :
commence l’errance à travers la lumière. Assez de paroles !
Demain sans doute même les lâches pourront
ce qu’aujourd’hui ne peuvent que les audacieux et les vrais
qui, dans l’espace entre nous et la nuit,
ont trouvé les raisons inouïes d’un autre amour.
Le monde disparaît. Et nous croyons de toute notre violence
en une pensée que personne encore ne pense,
en un lieu vacant, en l’écume lorsque la mer se confond
avec le vide et s’annonce par un rugissement…
Branko Miljkovic, La nuit avant le rêve
– traduit par Zorica Terzic –
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merci encore fayçal – et votre film?
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…en Allemagne… apparemment, c’est un pays libre, contrairement à la France… il parait – j’insiste, me méfiant de plus en plus d cette « union européenne », prix nobel de la Paix… – le téléchargement d’un film en rien politique, mais humaniste, et reflexif, mettant le regard en question, et dans la stèle (formelle) d’un José Luis Guerin, Abbas Kiarostami, Raymond Depardon ou Victor Erice, venant d’un « méchant » arabe laïque (!), reste encore permis… vive Bach, Mozart et Mahler, quoi… mais bon, je n’ai aucune assurance, à voir ces prochains jours. Merci beaucoup de votre attention
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