Dieux/argent/travail – prenez le large ! les pages du livre se tournent toutes seules, les feuilles de printemps offrent à l’arbre l’année suivante, l’échelle a cramé, un corps dessèche à l’ombre au royaume des insectes. A table je voyais le goulot de la bouteille penché sur mon verre qui se remplissait seul, je ne sais qui mais les amis sont formidables. Les dieux dorment ou se transforment dans une langue incompréhensible, inaudible, qu’on entendra plus tard, aux siècles des siècles, peut-être, l’urgence ne pousse nulle part, le vent se traîne dans les sacs de plastique des no man’s land avant de mourir. Les dieux marmonnent s’entraînent à lire Shakespeare dans le marc de café. Ils titubent, piquent du nez, veillés par des somnambules debout à leur coté, l’un d’eux couché retient la porte de se fermer. Ils s’éprennent de la vigueur douce et de la gaîté des chiens qui viennent les réveiller.
(Sayat Nova – Sergej Paradžanov, 1968 (1:12:49)
(reprise connexion en août)