Les noms s’entendaient par cela même qu’ils désignaient, apprendre sans savoir, langue crue. Les verbes eux seuls ne peuvent rien dire, coupent les mains, bouchent la voix, ils précèdent, ils sont les architectes sans plan de l’univers; chus dans leur chair, saturés d’images, ils fracturent, ouvrent ce que les mots récolteront. Les verbes viennent après que les mots, une quantité de mots, une excroissance, commencent à s’oublier. Les mots dépassés, retour à naître et mourir, matrice verbale féconde, articulant la terre au ciel, dont l’enveloppe ample accueille chimères et bienheureux présages. Inventer des verbes prolonge la suite nommable. Tentation d’appauvrir, de supprimer les mots, d’oublier les verbes, bluffer la parole.

verbatim… 🙂
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🙂
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