« Nous ne nous efforçons pas vers quelque objet, nous ne le voulons ni ne le désirons ni ne le poursuivons pas parce que nous jugeons qu’il est un bien, mais au contraire nous ne jugeons qu’il est un bien que parce que nous nous efforçons vers lui, parce que nous le voulons, le poursuivons et le désirons. » Spinoza, Ethique, III
Les hommes, donc, se trompent en ce qu’ils pensent être libres ; et cette opinion consiste uniquement pour eux à être conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont determinés. L’idée de leur liberté, c’est donc qu’ils ne connaissent aucune cause à leurs actions. Car ils disent que les actions humaines dépendent de la volonté, mais ce sont des mots qui ne correspondent à aucune idée. Ce qu’est, en effet, la volonté, et comment elle meut le corps, tous l’ignorent ; et ceux qui se vantent de la savoir et se représentent un siège et une demeure de l’âme excitent d’ordinaire le rire et le dégoût. »
Éthique II, Scolie de la proposition 35