habiter quelque part

De la lumière aveuglante de la plage à midi les silhouettes de promeneurs dispersés, la course des chiens ivres de vent, les éclats de voix, le roulis, les figurines fugaces bordées débordées, couchées sur le rivage, somnambules, peuple du dortoir des rêves.
Les arrêts sur image dans le ciel entrent dans le ciel. on courre dans les vaisseaux. la mer est le ventre de la terre, du ciel y luit la nuit.
Plus loin on arrive quelque part, la place est large. les trois-quarts des maisons vides. une vieille dame au crépuscule nourrit les chats. un homme, toujours un autre d’autres époques, apparaît épisodiquement derrière une fenêtre, les yeux collés sur un passant d’occasion.
Par le village, dit le guide, vous entrez dans l’histoire. Au-dessus dans les champs, quelqu’un préférant ne rien savoir avec yeux fermés entre dans le paysage.
Est-ce la fenêtre ouverte qui bat au vent dans la maison vide ?
difficile de l’entendre la vieille dame qui dit, le garage est une bâtisse de plusieurs siècles sous laquelle tu vas garer ta voiture. c’est une vieille maison tout ça, dit-elle, ne trouvant plus les clefs pour y entrer.
Tu habites un lieu aussi loin que tu peux le parcourir les yeux fermés. sur le chemin celui que tu vois te dépasser, courbé, de profil, plonge dans la poussière, tranche ton élan à lui porter secours.
La maison pour l’adopter demande à superposer et à croiser ses pas par milliers. le temps doit redevenir ce don du voyage qui le défait. l’automatisme d’un corps et d’une tête ailleurs finissent par se rejoindre. la maison devient habitée.

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